Après deux ans d’absence, Jessie Reyez fait son grand retour dans la capitale française. Pour cette date unique, c’est la mythique Salle Pleyel qui a eu le privilège d’accueillir la chanteuse canadienne. Une soirée attendue de pied ferme par ses fans, récompensés par une prestation vibrante, sincère et inoubliable.
Tamera, une ouverture en douceur et en puissance
Avant de laisser place à l’énergie brute de Jessie, le public découvre la voix suave de Tamera. En trente minutes seulement, la chanteuse britannique a su captiver la salle avec une interprétation habitée de "Burning" de Tems et des titres comme "Flipside". Une mise en condition idéale pour ce qui allait suivre.
Un show magnétique
L’écran géant installé en fond de scène diffusait paysages et images atmosphériques, créant un décor sobre mais efficace. C’est dans cette ambiance que Jessie Reyez a fait son entrée, ouvrant avec "I NEVER SAID I WAS SANE". Son style vestimentaire décontracté – haut crochet et pantalon cargo militaire – reflétait parfaitement son état d’esprit : authenticité et proximité avec son public.
Très vite, elle a posé les bases de la soirée avec ses fameuses trois règles :
1) Le concert est une “no-shame zone”, un espace sans honte où chacun peut être soi-même.
2) On doit repartir avec la voix cassée, “comme après avoir fumé 80 cigarettes en une journée”.
3) Quitter la salle avec un meilleur sentiment qu’à l’arrivée.
Ces règles, énoncées avec humour, installent immédiatement une atmosphère de confiance et de communion.
Des moments forts à répétition
Au fil du concert, Jessie Reyez a offert une démonstration vocale impressionnante. Les fans ont vibré sur une version acoustique bouleversante de "Figures", guitare à la main, mais aussi sur "Sola" ou encore "CUDN’T B ME". Un moment particulièrement marquant survient lors de "L.O.Y.L" : son caméraman la filme en direct et projette l’image sur l’écran géant. On y découvre Jessie face à son public, livrant sa performance avec une intensité rare. Cette mise en scène simple mais poétique crée un instant suspendu, à la fois beau et émouvant, qui restera gravé dans les mémoires.
Elle n’a pas manqué de revisiter son répertoire le plus récent avec "Ocean" (son titre avec Calvin Harris) ou "Jeans", où elle a glissé avec audace quelques notes de "Love on the Brain" de Rihanna. L’interaction avec le public faisait partie intégrante du spectacle : confidences, éclats de rire, et même le fameux lancer de soutiens-gorge, devenu rituel incontournable de ses shows.
Une artiste entière et engagée
Au-delà de la performance musicale, Jessie Reyez a une nouvelle fois prouvé qu’elle est une artiste profondément connectée à son public. Elle s’est exprimée sans détour sur des sujets politiques et sociaux, notamment l’immigration aux États-Unis, lâchant un puissant “F**k ICE” (le service d’immigration américain) repris par la salle. Elle a également salué la diversité de son audience, qu’elle qualifie de “communauté”, insistant sur le fait qu’elle en fait elle-même partie.
Un moment de communion rare
Entre rires, frissons et larmes, ce concert a confirmé que les shows de Jessie Reyez ne sont pas de simples performances musicales. Ce sont de véritables expériences émotionnelles, où chaque spectateur repart grandi, porté par l’énergie et la sincérité de l’artiste.
Par : Sarah Nemorin avec Lyndsia Alexandre-Alexis