Durant les années 60 et 70, les styles soul et RnB cartonnent aux États-Unis, et petit à petit, dans le monde entier. Parmi les artistes mondialement connus de cette époque, la plupart ont été lancés par Motown Records. Retour en arrière pour comprendre comment ce label musical marquera à jamais l’histoire de la musique.
L’aventure de Motown Records commence en 1959 à Détroit
Berry Gordy, ancien boxeur et ouvrier des usines Ford de la ville, décide de changer de vie en créant un label musical avec les économies empruntées à sa famille. Celui qui est devenu producteur s’inspire de son passé afin d’établir une stratégie. Fonctionner à la chaîne, tout en faisant des chefs-d’œuvre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à la Motown, il y a eu des légendes. Stevie Wonder, Marvin Gaye, les Jacksons 5, tous ont commencé une carrière aux côtés de Berry, véritable visionnaire.
Dans une Amérique ou les clivages raciaux sont bien présents, l’objectif de la Motown est de créer des chansons qui peuvent séduire tous les publics. Son fondateur ne va donc rien laisser au hasard. Il s’entoure des meilleurs compositeurs de l’époque, d’interprètes de talent. L’image des talents doit être parfaite, en passant par les tenues, les chorégraphies, l’attitude ou les coiffures. La magie Motown opère. Chaque sortie du label est un gage de qualité, mélange de soul et de « Rhythm and blues ». En 1964, « Diana Ross & The Supremes » performent accompagnées de danseurs blancs. Le titre devient rapidement un tube et se classe en haut des charts. La marque de fabrique de la maison s’applique ainsi à toutes ses recrues telles que les Temptations.
Grâce à Motown Records, la culture afro-américaine se démocratise et permet d’ouvrir les Américains et la planète aux mélodies issues du gospel depuis le lieu si divisé qu’est Detroit. Le 28 août 1963, la « Grande marche sur Washington », organisée par Martin Luther King rassemble plus de 250 000 personnes devant lesquelles le révérend prononce son fameux « I have a dream ». Berry Gordy diffuse ses prises de parole à l’intérieur d’un disque. En 1983, alors que plusieurs chanteurs ont quitté ce dernier pour devenir indépendant, son créateur réussi à convaincre certains de remonter sur scène afin de fêter les 25 ans de son entreprise. Michael Jackson est de la partie et sa prestation restera célèbre grâce à un pas de danse, le moonwalk.
Aujourd’hui, la soul étant moins populaire que dans les sixties, notamment à cause de l’émancipation du rock ou du rap, le label Motown n’est plus ce qu’il était ; mais à Détroit, un musée est dédié à la légende qui aura tant marqué les esprits.
Par : Lucie Robert