Le chanteur Wilson t’invite dans son univers musical et te fait vivre une thérapie authentique. Né au Congo et véritable enfant du pays, Wilson met en chansons des états d’âme dans lesquels beaucoup se reconnaissent. Dans son nouvel album "Thérapie", disponible dès maintenant, il explore avec douceur et sincérité les multiples facettes de la musique afro. Il se livre aujourd’hui à Soul-Addict et nous ouvre les portes des coulisses de la création de ce projet intime.
Ton album, “Thérapie”, est enfin disponible partout. Comment est né ce projet ?
J’avais déjà enregistré plusieurs titres au studio, sans même avoir l’idée d’un album. Et en fait, il est né grâce aux commentaires des personnes qui m’écoutent, qui qualifiaient souvent mes morceaux de “thérapies”. Puis, de fil en aiguille, le projet a vu le jour et on s’est tous mobilisés pour le réaliser.
Il est dit que le titre du projet est inspiré par ton public. Quel message espères-tu leur transmettre à travers l’album ?
Honnêtement, de l’espoir, de l’amour, de la guérison. Le titre de l’album parle de lui-même : je veux que les gens se sentent représentés, compris en écoutant mes titres, et qu’ils puissent ensuite s’en servir pour eux, dans leur vie. Ce sont des sujets éternels, en réalité. Aujourd’hui, ce n’est peut-être pas nous, mais ce sera quelqu’un qu’on connaît, puis après, notre tour viendra de vivre ce que je raconte à travers les morceaux.
Dans l’une des chansons que j’avais sorties, “Love de la mauvaise personne”, j’ai eu pas mal d’échos : beaucoup de gens se sont reconnus dans le titre. La première phrase dit : “J’ai peur de tout donner, de peur que tu ne sois pas la bonne.” Ça a touché pas mal de personnes, et ce sentiment partagé m’a un peu guidé vers “Thérapie”.
Comment as-tu vécu le processus de création ?
Il n’y en a pas vraiment eu, au sens classique du terme. Moi, j’aime pouvoir raconter quelque chose qui a du sens. Donc, avec mon équipe, on a pas mal cogité pour trouver les thèmes, les textes qui pouvaient toucher. J’essaie de faire attention à l’écriture, pour justement raconter des histoires qui parlent. On a brainstormé et on s’est inspirés de la vie des uns et des autres. J’ai un pote, il me raconte sa vie, mais il ne sait pas que dans ma tête, je suis déjà en train de rédiger un couplet. Et puis, quand il écoute, il se rend compte que je parle de lui.
Le processus dans son ensemble s’est vraiment construit comme ça. C’est un mélange d’histoires, et parmi elles, il y a les miennes. Et c’est assez dur, en soi, de parler de soi dans ses chansons.
Était-ce thérapeutique, pour le coup ?
Oui, clairement. Parce que quand j’écris, je ressens le truc. À partir du moment où je sais que ça va toucher les gens, ça me touche déjà — même si ce n’est pas mon histoire. Le fait même de l’écrire et de l’interpréter, je ne peux pas m’empêcher de ressentir la chose. Je ne vais peut-être pas pleurer, mais je sais que c’est profond.
Y a-t-il un morceau qui t’a particulièrement challengé lors de l’écriture ?
Je dirais “Pikachu” et “Boumara”. Ce sont des morceaux dansants et joyeux. C’était un vrai challenge d’amener de la joie dans un projet aussi “sérieux”.
Avant “Thérapie”, j’ai longtemps sorti des titres du même format : piano, voix, guitare — beaucoup plus dans la mélo. Et avec ces deux titres, j’ai repris un style “banger” que je faisais à mes débuts. Mes premiers sons, c’était de l’afro pur. Ensuite, je suis passé à la mélo, et là le défi, c’était de repartir par là où j’ai commencé.
Tu as quelques collaborations dans “Thérapie”, notamment avec Jeady Jay, Limo ou encore Senyss. Qu’est-ce que chacun a apporté à ton univers ?
Dans “Reine de Monaco”, je commence avec une voix assez grave, et quand Jeady Jay arrive avec sa voix relativement aiguë, il apporte tout de suite de la couleur au morceau. Senyss, lui, a ramené de la magie dans le titre. Il a transformé le son. À la base, “Libère-moi”, c’était juste une guitare et ma voix. Je lui ai laissé le champ libre pour arranger le son à sa sauce, et il a fait une dinguerie. Il a ajouté du kompa, plein de placements, et j’ai adoré le rendu. Limo, lui, a une voix atypique. Je lui ai envoyé “Face à toi”, il a posé dessus et ça a été directement validé.
Avant la sortie du projet, deux morceaux ont été publiés : “Reine de Monaco” et “Le monde doit savoir”. Pourquoi ces deux-là en particulier ?
En fait, j’avais déjà teasé ces deux morceaux, et ça marchait bien. Surtout “Le monde doit savoir”, qui est une chanson de mariage. J’ai vu que plein de gens la mettaient pour leur cérémonie, j’ai trouvé ça incroyable. J’ai su tout de suite qu’elle figurerait dans “Thérapie”.
Tu explores beaucoup le style afro dans ton album — je dirais même dans ta musique en général. Où trouves-tu l’inspiration ?
Je prends toutes ces sonorités et je les adapte à mon style. Donc on va retrouver du kompa, du zouk, de la rumba, du RnB, et pas mal de sous-genres de l’afro.
J’ai grandi au Congo avec tous ces genres musicaux. C’est vraiment là-dedans que ma musique s’est formée. J’ai très vite baigné dans ces univers, en écoutant notamment Singuila, Chris Brown, etc.
Ton album est disponible. As-tu déjà des projets de tournées, clips ou autres ?
L’objectif, c’est de lancer une date de concert et que les gens viennent. Et je pense que c’est bien engagé. J’ai aussi tourné un clip avec Senyss — je ne sais pas encore quand il sortira, mais le visuel est prêt. Il peut sortir à tout moment.
Un mot de fin pour définir “Thérapie” ?
“Guérison”, tout simplement.
Toujours habité par cette envie de guérir, d’aimer, de raconter, Wilson continue de tracer son chemin avec authenticité, bien loin des artifices. Une chose est sûre : "Thérapie" ne s’écoute pas seulement, elle se ressent. Et pour ceux qui doutaient encore, Wilson fait partie des révélations à absolument avoir dans son radar !
Par : Sarah Nemorin