La talentueuse Meesyz revient avec un nouvel EP "Baker", un projet de sept titres mêlant rythmes entraînants et mélodies afro-RnB. Cette perle de Paris s’est fait remarquer grâce à sa reprise du morceau “Last Last” de Burna Boy et ne cesse de briller depuis. Avec désormais deux EP à son actif, Meesyz, pleine d’assurance, est venue prendre d’assaut la scène musicale française et ainsi montrer son plein potentiel. Désormais signée chez RCA, la jeune artiste s’est confiée à Soul-Addict pour présenter un nouveau chapitre dans sa carrière avec "Baker".
Comment décrirais-tu ta musique ?
Je dirais que ma musique est un univers qui commence à se créer petit à petit, je ne l’ai pas encore entièrement trouvé. De base, je suis rappeuse, mais je tire de plus en plus vers la mélo, je dirais que c’est là que se base ma plume pour le moment, mais je n’ai pas encore trouvé mon identité dans ce registre, mais c’est pour très bientôt.
Qui t’inspire artistiquement ?
Rihanna pour commencer, sa carrière m’a bercée depuis petite, d’elle en tant qu’artiste, mais elle aussi en tant que boss lady. Son cheminement est inspirant et honnêtement j’aime beaucoup. Sinon, je dirais que ma vie en général m’inspire : mes copines, mes sœurs, ma mère, je me base énormément sur mon vécu ou celui de mon entourage dans mes sons.
Ton nom de scène “Meesyz” est lourd de sens, il instaure directement le respect, comment l’as-tu trouvé ?
Oui, exactement, je suis une Mademoiselle, une Dame… je suis Meesyz quoi ! rires
Ce nom, c’est une manière d’affirmer ma place en tant que femme. Dans l’univers musical, ‘Mrs’ incarne cette fille qui impose le respect, une femme forte et sûre d’elle. Je l’ai choisi pour refléter cette confiance et revendiquer ma place. Trouver ce nom n’a pas été très compliqué. Avec ma grande sœur, on cherchait un nom à la fois stylé et mémorable. Meesyz s’est rapidement imposé. Après, il a juste fallu peaufiner l’orthographe, mais tout s’est fait assez naturellement.
Tu as quelques featurings avec différents artistes, Warren Saada, Jok’Air, Kany, comment vous mêlez vos différents univers dans une chanson ?
J’ai eu beaucoup de chance, dès que je me retrouvais en studio avec ces artistes, tout se faisait de manière naturelle. En général, ça se passe comme ça: on arrive, on échange, et le feeling s’installe instantanément. C’est comme si on se comprenait dès le début, avec une alchimie et une énergie presque palpables. Tout se décide sur le moment, dans une spontanéité qui rend le processus encore plus authentique. Généralement, les univers se matchent bien et on arrive à faire un contenu propre qui nous correspond. Je n’ai jamais eu trop de problèmes et ça, c’est vraiment cool. Tant mieux si ça se ressent à travers les différents morceaux.
Je n’ai jamais collaboré avec des artistes en envoyant seulement ma voix, tout s’est fait en direct live et sur place, c’est vraiment quelque chose auquel je tiens. C’est important pour moi de ressentir l’alchimie musicale.
Quel est ton processus créatif ?
Il est assez simple, je vais au studio avec les compositeurs, ils font de la prod et pendant ce temps, moi j’écris puis j’enregistre derrière le micro, et voilà. Personnellement, je fais toujours en fonction de la prod, je ne peux pas commencer à écrire sans, c’est elle qui me guide et me parle. Ça peut m’arriver d’écrire sans base musicale, mais c’est assez dur, très souvent il n’y a pas l’effet que je recherchais, il n’y a pas d’âme. J’aime que ma prose et la prod s’entremêlent, c’est comme un couple, l’un sans l’autre ça ne marche pas trop. Ça peut être le cas pour d’autres, mais moi non. Le processus, par la suite, va très rapidement, il peut nous arriver de faire deux sons en une session. Franchement, les compositeurs, il faut vraiment leur donner leur couronne et mettre du respect sur leurs noms, sans eux on est rien. Même avec mes propres sons, je me demande comment ils font. Par exemple, la prod de mon morceau “Obligé”, je comprends toujours pas comment ils ont réussi à trouver, ne serait-ce que la première note. C’est juste incroyable !
Ton dernier EP s’intitule Baker en hommage donc à l’illustre Josephine Baker, pourquoi ce choix ? Que représente-t-elle pour toi ?
Pourquoi ce choix ? Simplement parce que c’est une femme noire forte et puissante, elle a eu un tel impact dans notre histoire. Elle a fait beaucoup de choses qui me parlent personnellement : elle était artiste, danseuse, comédienne, agent secret, elle m’impressionne beaucoup. À l’origine, c’est mon producteur qui me parle d’elle, du symbole qu’elle incarne encore aujourd’hui et de l’importance qu’elle a eue à l’époque, ça m’a directement interpellée. Par la suite, j’ai eu envie de faire la même chose, pas forcément à son échelle, mais atteindre une puissance et une représentation aussi marquantes qu’elle.
De plus, on ne va pas se le cacher, Joséphine Baker est l’incarnation même de la classe, le style ancien, type années 40, me plaît beaucoup. J’essaye d’incorporer cette vibe dans mon style de tous les jours. En général, j’aime bien voyager dans le temps avec mon style. Avant, j’étais plutôt y2k, maintenant c’est plus style années folles. C’est assez amusant, je trouve, au niveau de la DA de l’EP de se “déguiser” et de se prendre au jeu. C’est un personnage assez androgyne qui embrasse autant son côté féminin que masculin et je me retrouve là-dedans. Moi qui, de base, étais assez masculine, cette DA de costard et tout, c’était vraiment la suite logique de mon style actuel.
Le symbole de ton EP est assez transparent, on y voit le symbole de la femme forte et émancipée moderne, ça a été le fil conducteur du projet ?
Oui, c’est vraiment ce que je cherchais à retranscrire. Cette femme forte, combattante et indépendante, c’est vraiment elle que j’ai voulu mettre en lumière. J’ai voulu lier mon univers au sien, cette idée est vraiment la fondation même de Baker. Une femme qui en veut et qui sait vers où se diriger. Dans cet EP, il n’y a pas question de cœur brisé, par exemple le son “Fresh”, c’est vraiment l’hymne du projet qui va mettre en avant la femme belle, fraîche et qui le sait très bien.
L’équipe qui a travaillé sur le projet m’a beaucoup aidée, j’étais un peu perdue au tout début et quand j’ai rencontré les compositeurs KAN et Trae, qui ont bossé sur la majeure partie de Baker, ils m’ont fait réaliser qu’il fallait que je laisse libre court à ma créativité en tant qu’artiste femme et surtout “m’en foutre”.
Le morceau “Sensation”, je ne l’aurais jamais fait sans Trae. Il m’a vraiment aidée à mettre mes tabous de côté et à être totalement libre sur ce titre, et il avait raison. Tout le monde adore ce son, moi la première. Mon assurance grandit de jour en jour, et si elle est là aujourd’hui, c’est surtout grâce à mon entourage. C’est eux, ma vraie force.
Quel est ton morceau préféré de l’EP ?
Je n’ai pas de morceau préféré, je les aime tous, Baker dans son entièreté. Mais le son qui se démarque le plus, je dirais, c’est “Sensation” car c’est celui sur lequel j’ai le plus osé. Il était assez dur à sortir, car on y voit une autre “Meesyz”, ça ne ressemble en rien à ce que j’ai pu faire auparavant. J’exprime un côté un peu plus sensuel, plus “chaudasse” rires, mes auditeurs n’ont pas l’habitude de m’entendre comme ça !
C’est un titre très assumé, dans notre génération ce n’est plus trop un tabou, mais il y a toujours beaucoup de retenue, que ce soit par rapport à la religion, les origines, il y a pas mal d’aprioris par rapport à tout ça. Mais n’empêche, le fait d’être plus vulnérable et de parler d’amour ainsi me permet d’évoluer en tant que femme et artiste et j’aime ce développement de moi-même.
Tu as sorti quelques visualizers, peux-tu nous expliquer la DA qui s’y cache ?
On les a tous tournés sur une journée entière dans l’esprit Baker et honnêtement, toute l’équipe était d’attaque, ma styliste, mon coiffeur, le label et la prod se sont mis à fond pour nous trouver un lieu et la mise en place de la DA. C’était du tout droit, ça s’est bien passé honnêtement, j’en suis très fière.
Qu’est-ce qui nous attend pour la suite ?
Pour le moment, je me focalise sur la promo du projet, on travaille sur des visuels, du contenu et surtout de la musique. Je travaille déjà sur un autre projet qui verra le jour dans le courant de cette année 2025, ça sera un autre EP, toujours dans la mélo, je m’y plais bien. L’album ne sera pas pour tout de suite, pour le moment je ne me sens pas prête pour en faire un, mais ça viendra, j’ai encore besoin de me trouver pour le faire. Mes objectifs pour le moment sont d’être présente sur la scène musicale, donc on va continuer de charbonner pour monter davantage et m’affirmer en tant qu’artiste.
Bien déterminée à monter et montrer l’étendue de son talent, Meesyz est le talent à suivre et à garder absolument dans son radar ! Découvrez son dernier EP "Baker" disponible sur toutes les plateformes !
Par : Sarah Nemorin