Sanka, " Je ne supporte pas de chanter des textes qui ne sont pas écrits par moi. "

01 avril 2015 à 08h41 - 7129 vues
Soul Addict a pu s'entretenir avec Sanka, jeune chanteuse soul en pleine éclosion. Découverte dans l'émission la Nouvelle Star 2014, on a le plaisir de la retrouver avant la sortie de son premier album "Renaissance". Loin des projecteurs de télé-crochets elle se révèle comme une merveilleuse parolière, passionnée de musique Soul. Avec une forte personnalité, le rire facile et du talent à revendre, vous serez vite charmés. 
 
Hanazade: Salut Sanka, ravie de pouvoir te parler. On vient tout juste de découvrir ton clip, "Si on prenait le temps". Donc tu as choisi cette mélodie très douce pour présenter ton futur album, pourquoi?
 
Sanka: J'ai choisi ce titre au dernier moment! Mais vraiment au dernier moment. Je voulais que ce soit un titre qui reflète mes textes. En fait, l'année où j'ai écrit mon album je ne parlais plus avec ma mère. J'ai retrouvé mon père... Ca faisait une dizaine d'années que je ne l'avais plus vu. Beaucoup de choses se sont passés. Maintenant tout va bien! Le titre colle très bien à ma vie, mes écrits, mes humeurs et mes sentiments. 
 
H: Oui, parce que la plupart du temps les artistes décident de démarrer avec des titres très dansants et toi non. Alors tu ne suis pas les lois du marketing?
 
S: Ah! Non. Pas du tout. En fait je suis un peu... Pas contre la musique d'aujourd'hui. Mais je veux écrire mes titres. Je ne supporte pas chanter des textes qui ne sont pas écrits par moi. Je ne peux pas chanter des chansons juste pour chanter des chansons. Je veux que les gens sachent ce que j'ai réellement dans le coeur. C'est important pour moi de partager ça. 
 
 
H: Ok. Et dans ton album "Renaissance", on trouvera des titres avec des beats plus rapides? 
 
S: En fait moi à la base je voulais partir dans un projet très soul. Et après si tu achètes l'album tu verras qu'il y a beaucoup de titres qui en plus de percu et bouge un peu plus. Ca ne sera jamais du rap ou quoi que ce soit (rire). Mais c'est des morceaux beaucoup plus dansants. Pour le moment je préfère plus me concentrer sur le texte que la musique. 
 
H: Tu es vraiment auteur à 100% alors?
 
S: Oui à 100%. Après j'ai mon beatmaker comme beaucoup d'artistes mais c'est moi qui le guide vers où je veux aller. Soit il colle à mes textes, soit comme je joue de la guitare j'ai déjà trouvé un rythme, je compose les accors, je lui envoie et il travaille avec. Il rajoute juste des trucs pour faire un peu plus actuel tu vois.
 
H: Tu t'impliques énormément alors. Comment s'est passé la Nouvelle Star, toi qui est si engagée, ce n'était pas trop différent de ta façon de faire de la musique?
 
S: En fait la Nouvelle Star... Je n'y pensais pas.  Je ne suis pas le genre de fille qui voulait y arriver à tout prix. Je viens de Polynésie, chez moi la musique c'est culturel. C'est quand tu n'en fais pas que c'est bizarre. Dans ma famille on joue soit d'un instrument, soit on chante (rire). Il n'y a pas d'autre option en fait! (rire) Je prenais ma guitare je chantais. Je chantais avant que les cours commencent... Un mercredi après midi des filles de ma classe ont vu l'annonce.  Je ne les connaissais pas à la base, on ne se parlait pas, on ne trainait pas du tout ensemble! Mais elles m'ont inscrite! C'est après dans l'année qu'on s'est entendu. Une semaine avant les casting elles m'ont appelé et elles m'ont dit "Bon ben Claudia on est désolé de ne pas t'avoir prévenu avant mais on t'a inscrite au casting et tu es accepté pour y aller." Du coup j'en ai parlé à ma mère longuement...Parce qu'aujourd'hui j'ai 18 ans mais à l'époque j'avais que 16 ans. 
 
H: Ah oui tu es toute jeune, on oublie avec autant de talent!
 
S:  Au début ma mère n'était pas trop pour parce que chez nous, même si la musique c'est important, on est plus les cours d'abord et la musique après. On s'est dit que je ne  vais pas y aller. Mais du jour au lendemain ma mère a réfléchi et elle a dit "Viens on y va, on essaie, on ne sait jamais ce qui peut se passer." Du coup j'y suis allée mais pas pour gagner, je voulais juste voir comment ça se passait. Je gagnais tant mieux si je ne gagnais pas c'était cool. Et je ne pensais pas arriver jusque là où je suis arrivée. Et on me disait "C'est bon t'es prise pour la semaine prochaine, c'est bon t'es prise pour la semaine prochaine..." J'attendais juste que ça se finisse, je n'attendais pas de gagner la Nouvelle Star ou de faire des albums! C'était juste cool de faire ce que j'aimais. Je n'ai pas l'esprit de compétition en fait. J'ai juste l'esprit d'une adolescente qui fait de la musique pour le plaisir. 
 
 
H: Il doit avoir beaucoup de différences entre les deux modes vies, Polynésie et Métropole...
 
S: Oui en Polynésie on vit de nos terres tu vois. Ici en Métropole on vit de ce qu'on fait et si tu n'as pas de travail tu n'as pas à manger. Donc c'est sur que c'est autre chose. Après les gens n'ont pas le même quotidien. Ici tu travailles, tu dors, tu travailles, tu dors. Il n'y a que ça quoi. (rire) Moi quand je suis ici mon seul loisir c'est faire de la musique, profiter de ma famille et faire de la musique avec eux. 
 
H: Est-ce qu'on va entendre des sonorités polynésiennes dans ton album ou pas du tout?
 
S: Non. On va dire que c'est un album soul, rnb avec un petit peu de pop. Ce sera plus soul et rnb qu'autre chose.
 
H: A la Nouvelle Star on te connaissait en tant que Claudia pourquoi ce nouveau pseudonyme, Sanka?
 
S: Ahahah Ça c'est une trop longue histoire ! Mais pour faire court, mon petit frère, ma grande soeur et moi quand nous étions petits on se posait H24 devant le film Rasta Rocket. Tous les trois et on s'amusait à imiter Sanka et nos vieux ont commencé à nous appeler les Sankas. Il y a même eu des connaissances qui pense que Sanka c'est notre nom de famille tellement ils nous ont entendu être appelés comme ça! Voilà d'où vient le fameux SANKA. Mon frère et ma soeur me suivent partout comme ça.
 
H: Tu dois adorer le cinéma et être fan de cinéma!
 
S: Non mais je regarde des séries! (rire). Je suis une fan. Dès qu'il y a une série il faut que je la regarde parce que je sais que je vais la suivre jusqu'à la fin. En ce moment la celle que je regarde c'est Empire. Je ne sais pas si tu connais mais elle est tellement bien! Elle est très bien faite, et les musiques sont trop bien! Après je regarde The Walking Dead aussi. J'aime me faire peur. (rire) Après non, je ne regarde pas beaucoup de films. 
 
H: Quel type de musique tu écoutais lorsque tu travaillais ton album?
 
S: Je vais te dire un truc de fou parce que personne ne me croit quand je le dis... Mais je n'écoute pas d'autre musique. Parce que quand je travaille j'ai peur que sans faire exprès je me calque trop sur cette chanson. Je ne veux pas qu'on me dise "Ca c'est du déjà vu". Du coup pour écrire mes chansons... (rire). Je n'arrive jamais à le dire! Je sors dehors, je marche. J'ai toujours un bout de papier, un calepin, et j'écoute les conversations des gens. Ca m'inspire! J'écris des textes, et tu verras des fois ce n'est pas mon histoire à moi mais ça me rappelle mon vécu et je l'écris avec leur mot. 
 
H: Est-ce que t'as gardé des contacts de La Nouvelle Star?
 
S: Pratiquement tous... On se parle presque tous. On peut se donner des nouvelles de temps en temps. Récemment on s'est retrouvé à Paris aux Mélanges des genres je crois. On a fait un concert tous ensemble. Sinon quand je suis à Paris je vais soit voir Yseult quand elle a le temps ou Mehdi. Après y a Sirine aussi.
 
H: Et t'as regardé la nouvelle saison?
 
S: On fait j'ai commencé à regarder... Après ça m'a fait un petit peu mal au coeur de voir des gens à notre place en fait! (rire) Je me disais l'année dernière j'y étais et là j'avais envie d'y rester! (rire). Parce que l'ambiance était trop cool et on était devenu tous potes. On était presqu'une famille, parce qu'on vivait tous dans le même hôtel et on s'entendait ronfler, chanter... Du coup le fait de regarder ça m'a fait bizarre. Un petit coup de nostalgie.
 
H: C'est comme une colo musicale en fait?
 
S: Franchement c'est exactement ça! Les gens à la télévision ils nous voient en compétition, lui il chante mieux que lui, mais au final à l'hôtel on s'entraide tous. Il y a pas de "Ouais c'est lui qui va gagner". Non, non. Pour nous c'est pas un prime qu'on fait. Tous les jeudis c'est un concert, tu dois chanter telle chanson. Et puis certe les gens votent pour toi mais on s'en fout un peu... (rire) C'est pas méchant! Mais on s'en fout un peu.
 
H: Oui. Et vous avez des teams pourtant qui désespèrent pour vous! Il y a des gens qui s'énervent sur twitter et sont déçus pour vous.
 
S: C'est ça. Et des fois on se dit que c'est fou. Les gens sont vraiment derrière nous. Mais nous on se dit que ce n'est qu'un jeu, tu ne joues pas ta vie. T'as encore ta mère, ta famille, tu n'es pas mort! (rire). 
 
H: Donc ce n'est pas parce qu'on ne te voit plus à la télé que t'es fini! (rire)
 
S: Exactement! (rire). Il faut faire comprendre ça aux gens. (fou rire). Après des candidats pouvaient le prendre comme ça, jouer leur vie... Mais moi je sais que je ne suis pas qu'artiste, je suis humaine avant tout. Si je perds je ne vais pas pleurer.
 
H: Alors est-ce que même si on ne te voit plus à la télé on pourra aller à ton concert? C'est pour bientôt un live?
 
S: Pour l'instant je n'ai pas de date de concert. Je veux voir avant si les gens accrochent à mon album. Après si des gens me supporte... (rire) Je pourrais sans doute me lancer dans des dates de concerts ça serait cool. 
 
H: Ok. Parce que nous on a déjà hâte de te retrouver en concert et de chanter avec toi.
 
S: Oui j'entends déjà des gens chanter mes chansons et ça me fait bizarre (rire). Tu vois je les ai écrites et ça me rend vraiment heureuse.
 
Par : Hanazade

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