FM Laeti "Depuis toute petite j'étais entourée de musique."

19 octobre 2014 à 10h40 - 5046 vues

Soul-Addict est parti à la rencontre de FM Laeti, le groupe de la pétillante Laetitia Bourgeois à l'occasion de son album "For the music". Cette artiste aux origines guadeloupéennes ne se cantonnent pas à la néo soul dans laquelle on a pu la connaître, elle nous révèle ici l'étendu de sa créativité. Avec une voix sucrée elle s'amuse avec les rythmes et nous apporte la bonne humeur qu'on attendait cette rentrée! Autant dire que le rire était de partie pendant l'entrevue. On pourra la retrouver le 24 novembre 2014 au Nouveau Casino de Paris.



Hanazade: Dès à présent on peut écouter ton nouvel album "For the music". Il change beaucoup de ton dernier opus, on sent de nouvelles inspirations. Visiblement tu as été portée par de nouvelles vibrations. D'abord on a pu découvrir "Wanna dance" avec un clip formidable. Je dois te dire, dès que je l'ai vu j'ai pensé à Whitney Houston  avec "I wanna dance with somebody". Mais c'était version revisitée parce que bien sur ce n'était pas du tout le même rythme...

FM Laeti: C'est marrant que tu dises ça parce que pour cette chanson on avait envie justement de croiser "Girls wanna have fun" et "I wanna dance with somebody". On était en train de bosser, on recherchait quelque chose de "happy" et je me disais que je voulais bouger. On a lancé un beat.  Là on est tombé sur ça, une sorte de "Girls wanna have fun". On a bossé un peu le clavier et là quand j'ai écris je me suis lancée sur ça. Au final c'est complètement décalé et on assume!

H: Donc d'après ce j'ai lu le travail de cet album s'est fait en Provence, pourquoi ce choix?

FL: Pas loin de Arles, à Fontvieille! (accent du sud) J'adore. Ca me manque. On s'est retrouvé là bas parce qu'il y avait une maison d'abord! (Rire) Et puis il faisait beau et on adore.

H: Donc tu avais besoin de soleil pour créer?

FL: En même temps on est arrivé c'était l'hiver! (rire) Mais il faisait beau. A un moment il y avait eu une bonne tempête alors c'était plutôt feu de bois. On avait envie de se recueillir hors de Paris et d'être concentré sur la musique. On voulait éviter toutes les attentes et les distractions qu'on peut trouver autour de nous. On voulait vraiment écrire en flux tendu. On faisait des pauses, on pouvait aller se balader dans la nature. C'était bien.

H: Ce qui est intéressant c'est que même si vous étiez dans la nature, en recueillement, vous avez tout de même fait une musique très urbaine! On est loin de la campagne.

FL: C'est vrai qu'ici il y a plus de tempo. Le premier album était plus lent, le son était très acoustique, il y avait plus de balades. Là on a pris le clavier, la guitare et on a joué. On s'est amusé en fait. On ne s'est pas freiné, on ne s'est pas dit qu'on ne devrait pas faire cette chanson là parce qu'elle est loin du thème. On ne s'est rien imposé. On s'est dit on fait! On a  écrit ce qui vient et ensuite on verra ce qui va bien et ce qu'on garde. Alors on a écrit beaucoup (rire). Mais c'est vrai qu'on peut trouver certain ovni comme "Wanna dance". C'est le titre le plus éloigné du premier album. Pourtant on a lâché ça le printemps, insouciant.

H: Donc tu n'as pas eu peur de dépayser ton public, tes fans?

FL: Je trouve que les cinq premiers titres sont toniques mais sur le reste du projet il y a quand même une continuité. C'est différent mais on retrouve un lien. Surtout dans la deuxième partie de l'album, ce n'est pas si éloigné. On voit une évolution.

H: Donc c'est une évolution , pas un dépaysement total?

FL: Voilà. Après je me dis que parfois c'est pas mal de sortir de sa bulle de confort et tester différentes choses. Surtout que tous  on écoute plein de musiques différentes, hip hop, rnb, folk. Donc ce n'est pas mal de faire des clins d'oeil et d'avoir certaines références. J'écoute vraiment de tout! Je suis très curieuses de découvrir de nouveaux sons.

H: Tu avais des disques fétiches pendant que tu écrivais? Ou au contraire tu essayais de ne pas te faire influencer.

FL: Mon coup de cœur 2013 c'était l'album de Solange (sœur de Beyonce). J'adore, je trouve qu'elle a bien trouver son univers. A cette époque j'écoutais Frank Ocean aussi. Mais les clins d’œil qu'on a fait ça allait être de façon plus isolé. On se disait tiens et si on faisait de la batterie un peu à la Bill Withers. Tiens et si on faisait un morceau à la James Bond. Quand c'était parti on voyait où on pouvait aller. En fait tu démarres et après ça te donne des idées sur comment faire avancer le morceau.



H: Tu as parlé de James Bond et on sait que tu as étudié le théâtre. Pour toi la musique doit-elle raconter quelque chose? Est-ce qu'un artiste doit nécessairement transmettre une histoire?

FL: Non je pense qu'il n'y a pas de règles. Chaque chanson va naître différemment. Parfois ça commence avec un texte, des mots qui nous inspirent, parfois ça va être un son. Il n'y a pas d'histoire toute faite.

H: Donc tu ne cherches pas à magnifier ton interprétation. Justement dans le clip "Wanna dance" on sent que tu te lâches. Pas d'histoire, il y a plein de lumière tu ne fais que danser et tu portes vraiment une super combi!

FL: Oui j'étais toute seule en plus. J'ai dansé des heures non stop! J'en pouvais plus (rire). Il y en a qui aime bien s'exprimer personnellement, parler politique. Moi je préfère mettre la musique en avant. Mes opinions sur certaines choses restent privés. J'agis dans ma vie privée mais pas avec la musique. Je fais au feeling en fait et j'apprends.

H: Ta famille fait de la musique aussi, est-ce que ça a influencé ta façon de vivre ta passion?

FL: Mon papa est batteur, mon beau père est pianiste classique et ma mère a toujours été assez proche de la musique. Donc depuis toute petite j'étais entourée de musique. Je ne pensais pas en faire mon métier. Mais ça m'a rattrapé au bout d'un moment. Quelque chose manquait et c'était ça.

H: C'est quoi qui t'a donné le déclic?

FL: Collège et lycée j'ai beaucoup chanté, fait de la danse. A l'université je me suis vraiment concentrée sur art, costume, mode. C'était aux Etats-Unis, dans l'Illinois à deux heures de Chicago. On prenait la voiture et on se disait "Allez ce soir on va à Chicago". Et on revenait à 7h du matin. C'était intense. J'ai fait un double Major art et théâtre et je me suis spécialisée dans le costume. J'ai découvert le costume grâce au département théâtre et j'y habitais pratiquement. Quand j'ai terminé mes quatre ans je crois que j'avais autant de truc dans mon appart' que dans mon atelier de costume (rire). En arrivant à Paris quelque chose me manquait et j'avais à nouveau envie de chanter mais je ne pensais pas que ça allait être professionnel du tout. Ca me manquait simplement. J'ai voulu trouver des musiciens, faire des bœufs. J'en ai rencontré quelques un, et on a fini par monté un groupe.

H: Alors quand tu dois faire des concerts tu dois pas mal soigner ton look.

FL: Non pas du tout! (rire). Alors c'est marrant, en ce moment ma machine est rangée. Mais par contre je suis assez investi dans ce que je porte. Pour un évènement particulier j'aime bien bosser avec la styliste. C'est pas mal d'avoir quelqu'un qui vient de l'extérieur et apporte un certain recul. On a de nouvelles idées.

H: Donc sur scène on ne te verra pas avec tes propres costumes?

FL: Non (sourire). En ce moment je ne coupe pas. Je suis concentrée sur la musique. Mais tout de même ma machine n'est plus dans la cave, elle est dans l'appart'. Donc c'est en train de se frayer un petit chemin dans ma tête. J'aimerai bien une fois collaborer avec une marque. Mais je ne me vois pas monter une ligne de vêtement là maintenant (rire).

H: Tu as beaucoup voyagé, est-ce que le public est différent selon l'endroit où tu chantes?

FL: La Guadeloupe c'était hyper émouvant comme expérience. C'était la première fois que je faisais un concert, c'était au Festival Terre de Blues. Je faisais un concert là bas et je me suis dit voilà, je suis partie il y a un moment est-ce qu'ils vont se dire que je chante trop en anglais? Je ne savais pas comment j'allais être perçu. Mais ça était super bien reçu. Lorsque j'ai chanté "Coco" trois milles personnes comprenaient ce que j'étais en train de chanter et c'était hyper émouvant. J'étais très contente. Donc là on y retourne le 17 novembre pour l'arrivée de la Route du Rhum. On fait vraiment un aller retour mais on a hâte. On a été Colombie, ça était bien reçu aussi. Chaque public est différent. En Colombie ils sont très réseaux sociaux donc ils peuvent passer tout un concert à filmer. Je trouve aussi que les gens peuvent être assez chaleureux dans les endroits les plus froids.  A Lille il y a un truc marrant par rapport au rythme. Il faisait gris là bas mais ils ont du soleil dans le cœur. Lorsqu'ils tapent c'est sur le rythme. Ils tiennent à ce que ça suit bien le tempo et c'est trop bon! Franchement à chaque fois on n'a pas eu trop de mal. Le public nous découvre. Il faut aller vers lui et c'est une sorte d'échange où on les prend par la main et les invite dans notre monde. Y a eu des concerts peut-être un peu dur, avec des problèmes de sons, mais on a vraiment eu une bonne tournée.

H: Et pour ce nouvel album tu as une tournée qui arrive?

FL: Je pense que ça va démarrer en 2015. On a quelques dates cet automne, mais surtout de la promo. Et bien sur on sera à Paris le 24 novembre au Nouveau Casino.

H: Rêves-tu du stade de France, comme Beyonce et Jay Z?

FL: Si ça vient je ne dirais pas non! (rire) Je serai la première à faire le spectacle, préparer la choré, mettre tous les instruments. Trois claviers, deux guitares... On va finir par être vingt sur scène! (rire)  Moi j'y vais crescendo, maintenant je bouge un peu plus sur scène. Mais je ne m'impose rien. Je suis allée voir Beyonce et Jay Z. J'aime le bon son, j'aimes les salles avec un bon son.  C'est confortable pour le public et l'artiste.  La Cigale j'adore la taille. Mais le stade de France c'est un autre exercice, tu chantes et le temps que ça se répercute c'est différent. L'une de mes plus grosses salles ça était le Zenith, en première partie pour Ben l'Oncle Soul. Il est bon, authentique. Ca donne envie de refaire des morceaux soul.

H: Tu as plein de beaux souvenirs alors, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour les années à venir alors?

FL: En ce moment je suis à fond musique, que là dedans. Après je n'exclus pas des collaborations. Je peux avoir d'autres envies mais en ce moment c'est une période où c'est ce qui me fait du bien. Déjà je souhaite une belle tournée. J'ai envie de découvrir l'Asie, de partir au Canada avec mon groupe. Et puis aller dans le maximum de pays et sortir d'autres albums, continuer quoi! Pourquoi pas un petit bébé entre tout ça (sourire). Je ne vais pas faire QUE des bébés iTunes quand même! (rire)

Par : Hanazade

Commentaires(0)

Connectez-vous pour commenter cet article